Premières lignes #10 - 2018 Rendez-vous du samedi (ou dimanche) pour vous donner envie de découvrir ma lecture du moment Les premières phrases … avant de lire ma chronique dans quelques temps Chapitre 0 Trop tard pour s'échapper : le cargo fondait sur le voilier en perdition, formant peu à peu une digue flottante en pleine mer, haute de plusieurs étages. Marco jaugea le monstre de fer dont la coque luisait comme une lame sous la lune. Démâté, le Class 40 n'était déjà plus qu'une épave dans la houle, menacé par le rouleau compresseur à l'approche. Les passagers retinrent leur souffle sur le pont du voilier, les bras serrés dans un réflexe de protection inutile. Lui ne broncha pas. La masse qui avance, gigantesque, sa surface portante, deux à trois nœuds de vitesse, quatre mille tonnes de jauge brute : si le cargo était arrivé sous son vent, machine avant lente, il serait venu mourir sur le voilier, mais le courant était traître et il n'y a...