À nous regarder, ils s'habitueront - Elsa FLAGEUL


Vie quotidienne de FLaure : À nous regarder, ils s'habitueront - Elsa FLAGEUL
Bonjour,
Un livre qui ne peut que nous toucher. J'ai lu de belles critiques aussi bien de femmes que d'hommes. L'auteure a su donner un rôle aux deux parents.
Un petit conseil pour les femmes enceintes, lisez ce livre après l'arrivée de bébé.

À nous regarder, ils s'habitueront - Elsa FLAGEUL

Cinquième roman

Résumé (perso) :

Alice BERTHOT et son mari Vincent attendent la naissance de leur premier enfant. Ils ont encore presque deux mois pour préparer la chambre, trouver le prénom et vivre une vie de couple sans bébé.
Les choses ne se passent pas comme prévu. Le nourrisson naît à sept mois de grossesse. Il est prématuré et emmené aussitôt dans le service de néo natalité.
"Les murs alors deviennent remparts, l'hôpital forteresse, les infirmières soldats et les bébés héros."
Chaque matin, le couple va retrouver César et chaque matin Alice ne peut s'empêcher de se demander si son petit bonhomme est toujours vivant.
César, un prénom de combattant, aura-t-il assez de force pour vivre ? Les infirmières rassurent les parents.
Comment Alice et Vincent vont surmonter cette épreuve ? Comment devenir parent alors que l'on pensait avoir encore un peu de temps ?

Mon impression :

Heureux événement mais César arrive "trop tôt". Tout bascule.
Les deux mots "trop tôt" sont valables pour ce nourrisson, pas encore fini, qui a besoin de machines pour vivre. Alice l'a surnommé "mon amour de petit dragon".
"Trop tôt" aussi pour le couple qui voulait profiter de leurs dernières libertés avant l'arrivée du petit. Premier bébé, inexpérience et pas les 9 mois prévus pour se préparer vont mettre les parents à rude épreuve.
L'auteure a su nous donner les différentes réactions du papa et de la maman de César. Le livre est composé de trois parties, l'arrivée de César, le combat pour la vie et l'acceptation, le retour à la maison un mois après la naissance.
Alice, à travers son journal, se livre. Elle se sent coupable de ne pas avoir mené sa grossesse à terme.
"... le combat m'a rendue folle. Que donner la vie a fait mourir quelque chose en moi."
Elle doit prendre un peu de temps pour "devenir mère". Les deux mois lui ont manqué. Alice ne pourra plus être comme avant : elle est maman. Son insouciance s'est envolée, l'angoisse a pris sa place.
Vincent n'est pas oublié. Il est bien présent. Ses émotions ne s'extériorisent pas comme Alice. Quelques jours après la naissance, il retourne au travail. Il reprend sa vie où il l'a laissée. Ce n'est pas pour cela qu'il ne prend pas son nouveau rôle à cœur et l'inquiétude le taraude aussi. 
Une certaine incompréhension s'instaure entre Alice et Vincent. L'un veut reprendre sa vie d'avant, l'autre se renferme et ne trouve plus sa place dans la société.
La famille, les amis sont aussi évoqués. Certains comprennent le désarroi du couple, d'autres leur écrivent des phrases types qui ne correspondent pas à la situation et qui peuvent blesser.   
Lorsque le petit était à l'hôpital, l'inquiétude était présente au quotidien mais après. Alice se renferme alors qu'elle devrait exulter de pouvoir câliner son bébé. Je ne l'ai pas suivi sur ce terrain. Elle s'ennuie, elle ne trouve pas de plaisir à voir du monde. Elle s'est arrêtée de travailler pendant 1 an. Les seules conversations avec Vincent tournent autour de César. Le petit dort entre les parents (quelle idée) ! Alice s'enfonce dans la dépression.
J'ai connu un couple qui a vécu exactement la même situation (à peine 7 mois). Le couple s'est soudé autour de l'événement. Mais ... chaque personne est différente. Réflexions qu'Alice ne veut pas entendre, César, et son vécu à elle, sont uniques.
"Pas de "et si", pas de "imagine que", pas de "j'espère que", pas de chiffres sans réalité, pas de statistiques générales, seulement César."
Je peux seulement dire qu'Alice ne m'a pas émue. J'ai aimé lire ce moment de vie mais j'ai été toujours en retrait. C'est un livre intéressant, sensible mais pas émouvant ni larmoyant.
Les soignants sont d'un grand soutien pour ces parents désœuvrés. Elsa FLAGEUL, dans son roman, en fait l'éloge et il est bien mérité.
Tous les ans, la famille rencontre le pédiatre qui suit César. Retour à l'hôpital qui a entendu les premiers cris du prématuré.
"Étrangement, et c'est ça le plus fou, cet endroit rappelle à Alice de bons souvenirs : la vie de César a commencé ici, leurs premiers moments ensemble."
La dernière phrase est une belle note d'espoir pour cette famille que l'on suit pendant 2 ans.

 "Impose ta chance, serre ton bonheur, et va vers ton risque, à te regarder, ils s'habitueront." René CHAR (1907 - 1988)

En résumé (avis très personnel), à vous maintenant :
+ Un livre qui sonne vrai comme si l'auteure l'avait vécu.
+ Écriture fluide, pleine de franchise
+ Sentiments développés

Défi 1 livre /1 mois = Août (À nous regarder, ils s'habitueront)
💜 6+/10 Vous avez bien aimé, lecture sympathique.

Titre : À nous regarder, ils s'habitueront (3 janvier 2019) [lecture numérique pour moi]
Auteur : Elsa FLAGEUL
Éditeur : Julliard
ISBN numérique : 9782260032274
ISBN :  9782260032205
Nombre de page numérique : 192
Nombre de pages (papier) : 183
Prix : broché 18 € 50 /numérique 12 € 99
Ce livre vous tente, vous pouvez le trouver ICI ou ICI (non sponsorisé)
Merci à l'auteure Elsa FLAGEUL, aux éditions Julliard et à NetGalley  pour cette proposition de lecture.

Mots pour ce livre : 

Naissance, Prématuré, mère, accouchement, amour, angoisse, bébé, hôpital, famille, couple, peur, bataille, grossesse, parent

Phrases du livre (lecture numérique [Emplacement]) :

"Dans ma tête les pensées les plus folles galopent à bride abattue, la gueule ouverte, le mors écumant de salive, des projections d'une vie possible pour lui, pour nous." (E. 494 chapitre 13 journal d'Alice)
"Parfois, et cela me fait horreur, je ne sais pas ce qui me fait le plus peur : sa souffrance ou la mienne. Sa vie ou la mienne. Laquelle des deux m'importe le plus ? Ne devrais-je pas m'oublier totalement ? N'est-ce pas ça être mère ?" (E. 495 chapitre 13 journal d'Alice)
"... moi qui avais pourtant regardé la série "Urgences" du premier au dernier épisode ainsi que pas mal d'épisodes de "Dr House" pour asseoir ce savoir sûr, érudit et vérifié donc, de quoi impressionner à peu près tous les médecins à quinze kilomètres à la ronde." (E. 537 chapitre 13 journal d'Alice)
"Pas d'avant, pas d'après, seul le moment, intense, dense, la roche que le burin ne peut briser." (E. 682 chapitre 17)
"... on ne se prémunit jamais contre le malheur, on a beau faire, imaginer, préparer les mouchoirs, envisager les chutes, quand il vous tombe dessus, il est toujours plus lourd que ce que vous avez jamais pu porter." (E. 713 chapitre 17)
"Elle fait avec leur passé ce que l'on fait avec les roses : elle oublie les épines pour ne garder que le parfum." (E. 1414 chapitre 29)

Pour en savoir un peu plus :

L'éditeur Julliard :

Vie quotidienne de FLaure : À nous regarder, ils s'habitueront - Elsa FLAGEUL

La couverture :

Photo de la couverture (Photo éditeur) : Ayline Olukman
Vie quotidienne de FLaure : À nous regarder, ils s'habitueront - Elsa FLAGEUL

Autres chroniques sur ce livre :

Stephalivres 8.5/10
Et vous ?

Comme la vie des livres n'a pas de limite, je vous rappelle les chroniques faites il y a ... un certain temps. Vous avez lu ce (ou ces) livres ? Qu'en avez-vous pensé ?

FLaure

Commentaires

Not parisienne a dit…
Coucou, ce livre a l'air très bien mais j'aurais peur qu'il me déprime vu le thème! Ma fille est arrivée avec 3 semaines d'avance et ça ne nous a pas dérangés mais ce n'est pas ce qu'on appelle un grand prématuré :) bisous!

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